Compte-rendu de la séance de méthodologie du 13 novembre 2020

 

Participants :

Adam Mirbeau, Axelle Janiak, Bryan Muller, Cameron Vallejo, Clara de Raigniac, Claudia Tassone, Ella LPF, Emma Belkacemi-Molinier, Florian Besson, Ludmilla Nélidoff, Luluarhubarbe, Magdam Mahaut, Marielle Devlaeminck, Marie Piccoli-Wentzo, Maxime Fulconis, Nadia Pla, Nina Lutz, Ninaf, Solène, Sidonie, Tobias, Tobias Boestad, Tom Sadler, TB, Valentine Eugène, Winrich von Kniprode

 

L’association a tenu vendredi 13 novembre son séminaire mensuel. Il s’agissait d’une séance de méthodologie coordonnée par Ludmilla Nélidoff et Simon Hasdenteufel. A cause de la situation sanitaire, la séance, au lieu d’être annulée ou reportée, a été maintenue sous format virtuel.

 

En introduction, les organisateurs présentent les différents intervenants :

Bryan Muller, spécialiste d’histoire politique et plus particulièrement de la violence militante (violence du « Gaullisme d’ordre » contre les gauchistes et les communistes ; violences militantes qui se sont radicalisées autour de mai 68). Dans le cadre de sa thèse il a fait de nombreuses communications et a organisé un certain nombre de rencontres scientifiques et de colloques. Il est actuellement professeur dans le secondaire et ainsi que vulgarisateur. Il communique sur l’organisation de rencontres scientifiques.
Axelle Janiak, Questeuse et doctorante en histoire de l’art à Panthéon Sorbonne, mais aussi ingénieure en humanités numériques sur de multiples projets. Son travail est d’encoder des sources et de former des gens aux outils numériques. Sa thèse porte sur l’étude des fragments du jubé sous la direction de Philippe Plagnieux et de Pierre-Yves Le Pogam (Musée du Louvre). Grâce à ses connaissances pointues, elle participe à de nombreux projets (Musée du Louvre, Monnaie de Paris). Elle communique sur le comment concilier le travail de recherche avec un métier exigeant.

 

Communication de Bryan Muller :

L’organisation d’un séminaire n’est pas toujours facile et souvent on est confronté à des imprévus. Une séance de 2h prévue en mars à l’Université de Toulouse dans le cadre d’un séminaire sur les émotions, préparée pendant plusieurs mois a notamment dû être annulée à cause du confinement. Pour la séance, il a fallu rédiger un discours et trouver des intervenants sur le sujet de l’« Émotion politique »et cela alors qu’il se trouvait à l’Université de Lorraine et non à Toulouse. Il a dû jouer sur les réseaux et ses contacts à l’Université de Toulouse.
Membre de l’AJCH, il a aussi organisé plusieurs séances et constaté la difficulté de préparer une séances à plusieurs. A ce moment il est encore professeur stagiaire au collège et à côté de ses 9h au collège et ses cours ESP de Metz, il a dû organiser des séance avec un étudiant de Lyon ou Grenoble, Mathieu Ragenson, médiéviste de Paris-Sorbonne et une contemporanéiste de Strasbourg. La coordination pour la rédaction des textes fut particulièrement laborieuse à cause des multiples points de vues et des méthodes de travail différentes. L’absence de précisions des uns contrebalançait une exigence trop poussée des autres. Il a fallu apprendre à faire des compromis. Le travail de conseil scientifique était particulièrement intéressant, car il fallait apprendre à trier les communications pertinentes. Il fallait apprendre à évaluer des personnes qui étaient au même niveau d’études ou à un niveau d’études supérieures. Du coup on ressent un sentiment d’illégitimité en jugeant des travaux de personnes agrégés en étant soi-même que certifié. Certains n’hésitent pas à rappeler ce sentiment d’illégitimité. Toutefois ce travail, permet de mieux s’évaluer soi-même et de développer une autocritique.

Questions, remarques, réflexions :

Ludmila fait la remarque que le sentiment de manque de légitimité que ressent le jeune chercheur est assez répandu, mais que c’est un sujet peu adressé dans le milieu universitaire.

Simon est d’accord et avance que le milieu universitaire exige pour chaque procédure comme l’organisation des colloques un certain nombre de garanties, ce qui place les chercheurs en début de carrière dans une position délicate aux yeux de leurs paires parce qu’ils ont moins de garanties à offrir, surtout s’ils ne sont pas bardés de tous les concours. Il revient sur l’organisation des colloques et avance que des associations comme Questes ont une offre intéressante, car ils permettent aux jeunes chercheurs et chercheuses de se familiariser et de se former aux procédures et mécanismes de l’organisation d’un colloque. C’est un travail d’équipe entre doctorants ce qui annule une certaine pression et les jeux de pression qui peuvent exister entre les organisateurs. Dans ce sens, les associations de jeunes chercheurs ont un rôle de formation. Il avance aussi que le thème des déplacements lors des colloques n’a pas encore été évoqué et que souvent les colloques nécessitent un déplacement assez loin et donc un organisation lourde. Se pose alors la question du véritable bénéfice pour la recherche. Comment bien définir le sujet d’un colloque et éviter une délimitation du sujet trop large qui ne permet pas une bonne discussion ? Faut-il choisir des profils très différents ? Est-il vraiment utile de faire venir des gens de loin si c’est pour discuter des sujets trop larges et trop amples ?

Bryan Muller répond qu’il a lui-même travaillé avec des personnes qu’il ne connaissait pas à l’origine. Il fallait donc apprendre à se connaître. Concernant le côté finance des colloques ou des séminaires, il n’a jamais dû s’en occuper.

Simon s’interroge ensuite sur le temps qu’on accorde au cours de sa thèse aux colloques que ce soit pour des participations ou pour l’organisation. Il faut participer aux colloques afin de se construire un CV ; l’organisation de colloques est également bien vu. Ayant soi-même organisé des séances, il insiste tout de même que c’est un investissement de temps non négligeable.

Bryan est d’accord et souligne surtout le caractère chronophage des démarches administratives.

Avant de conclure cette première partie, Simon évoque encore la dimension humaine très importante des colloques. Les relations et les liens tissés sont souvent plus importantes que les communications trop superficielles.

Intervention de Gaïa Perrault. Doctorante en lettresen première année, elle a participé à des rencontres scientifiques, mais elle n’a pas encore organisé elle-même des colloques et des journées d’études. Outre les questions du financement de tels événements, elle s’interroge également sur la véritable utilité d’organiser de tels rencontres scientifiques, si elles ne permettent pas de créer un véritable échange.

Réponse de Maxime Fulconis : Il y a au moins un intérêt qu’on peut souligner au fait d’organiser un séminaire ou un colloque. D’un point de vue scientifique, cela permet de mieux cerner ce que s’attendent les organisateurs d’une rencontre scientifique et ensuite lorsqu’on propose soi-même une communication cela permet de mieux rentrer dans le sujet et de répondre aux attentes des organisateurs. Il y a une grosse plus-value scientifique dans l’organisation d’une rencontre scientifique.

 

Communication Simon Hasdenteufel :

Simon évoque le problème de la vulgarisation en parallèle des recherches. La vulgarisation touche tout ce que le ou la historienne veut livrer au public lorsqu’il en a l’envie. La vulgarisation est soumise à une pression par le milieu scientifique, mais elle pousse aussi des historiens chevronnés à la réflexion. Aussi un nombre croissant d’événements invitent à la vulgarisation (les RDV de Blois, fête de la science, …). Le contexte des médias comme Twitter contribuent finalement à la diffusion effrénée des connaissances. L’historiens est entrainé malgré lui dans ce courant parce que ça devient un outil de communication. Il faut donc participer à la vulgarisation. Les historiens peuvent également être pris de court par des gens qui manient mieux ces médias comme les vulgarisateurs. Il se pose donc la question de comment considérer ces personnes ? Quelle relation faut-il avoir avec eux ? Faut-il travailler avec eux ? La question de vulgarisation prend également place dans un contexte de demande du public qui souhaite être informé. L’expérience personnelle est majoritairement Actuel Moyen Âge qui fait de la vulgarisation en publiant chaque semaine un article en lien avec le Moyen âge et l’actualité. L’aventure a commencé pour Simon dès la première année et alors qu’initialement la rédaction prenait du temps (1-2 jours), aujourd’hui, la rédaction se fait plus rapidement. L’expérience a également permis de prendre la parole dans d’autres médias qu’à l’écrit (radio, télévision). Tisser le lien entre le passé et le présent crée la force et l’originalité de ce projet. Afin de bien vulgariser il faut trouver un moyen intéressant de le faire. Le vulgarisateur se trouve toutefois entre le marteau de l’opinion publique (incompréhension des méthodes universitaires) et l’enclume universitaire (méfiance).

Questions, remarques, réflexion :

Ludmila demande comment faire face et comment gérer les critiques envers le travail de vulgarisateur. Simon insiste sur la différence entre une critique constructive et les critiques inutiles ou gratuites.

Intervention de Claudia Tassone, étudiante à l’Université de Zurich en littérature française au Moyen Âge. Elle s’est montrée surprise des articles de ses collègues en sciences durs qui sont limités sur 4 pages. Ceux-ci font souvent de la vulgarisation, car leur domaine de recherche est tellement technique qu’il reste incompréhensible aux non-académiciens. Il faut réussir à captiver un non-expert pour un domaine très pointu. Dans ces domaines, la vulgarisation est de mise.

Simon avance qu’il y a eu un retrait récent des historiens et historiens de la sphère et du débat public. Il faut donc réinvestir le domaine public pour rappeler que la science public est là et montrer ce que cette recherche apporte à la société.

Maxime rebondit sur cette réflexion en précisant que ce retrait est plus ancien et date au moins des années 90. Nous sommes donc la génération confrontée au problème et nous devons donc faire de la diffusion grand public tout en trouvant un modèle de fonctionnement. Le problème est la facilité des critiques venant du milieu universitaire mais aussi des réseaux sociaux. Ce qui est intéressant est qu’on est à un moment charnier, qu’il y a quelque chose à inventer et qu’il y a énormément de problématiques à prendre en compte.

Intervention de Solène qui fréquente beaucoup de monde du milieu des sciences exactes notamment du domaine de la physique et de la biologie. Elle constate que les biologistes ont du mal à vulgariser. L’argument avancé est que depuis les années 1990 la biologie a tellement progressée et les biologistes se sont tellement désengagés de la sphère publique que l’écart entre les connaissances universitaires et le grand public est tellement important que le dialogue est presque impossible. Il faudrait préparer le public à ce dialogue, mais beaucoup de scientifiques n’ont pas la patience ou les moyens financiers pour mener ce travail de préparation. Cet écart qui existe aussi dans le domaine de l’histoire, est un des défis à prendre en compte lorsqu’on fait de la vulgarisation

Intervention Florian Besson : Un des enjeux de la vulgarisation est une réflexion sur le public. Il faut non seulement essayer de diffuser la recherche, mais aussi essayer de sortir d’une forme d’entre-soi parce qu’il y a pleins de façon de faire de la vulgarisation. Quand Patrick Bucheron fait une conférence aux RDV de l’histoire, c’est de la vulgarisation, mais c’est de la vulgarisation qui s’adresse à un public très ciblé. Personne ne se lèverait dans une telle conférence pour critiquer l’intervenant. Dès qu’on s’aventure sur les réseaux sociaux on s’expose à d’autres types de publics. C’est un avantage, mais ce n’est pas toujours évident et du coup se pose la question de comment on « sort de la tour d’ivoire ». Une fois dehors on est face à des gens qu’on n’a pas forcément envie de retrouver en face. Aussi souvent on n’est pas formé à devoir communiquer avec ce genre de public. C’est un problème auquel il faudrait réfléchir collectivement.

Intervention de Tobias Boestad : C’est assez fascinant le rapport à la vérité sur les réseaux sociaux. Souvent c’est le commentaire avec le plus de like qui l’emporte dans un débat.

Simon insiste également que sur les réseaux sociaux, surtout Twitter, les débats sont souvent synonyme de dialogue de sourd. Le contenu du débat doit souvent faire place à des préjugés. La position politique, culturelle ou sociale d’une personne est utilisée afin de tenter de décrédibiliser ses propos ou d’y voir une orientation ou influence quelconque qui guiderait ses propos et recherches.

Tobias précise que le débat sur un fait historique est totalement sous l’influence de la vision du monde de l’auteur. Cela est visible lorsque le même article est publié sur diverses plateformes. Sur le blog, le soutien des lecteurs est assuré en cas de débat alors que sur Twitter ce n’est pas le cas.

Interrogation de Sidonie : Comment est perçue la vulgarisation dans le cadre du travail de la thèse ? Elle mentionne une formation à la vulgarisation qui a été diffusée par la Mailing list de Questes et s’interroge sur le caractère exceptionnel et rare d’une telle formation.

Réponse de Florian : C’est en train de changer. Aujourd’hui la diffusion de la recherche est valorisée dans les recrutements notamment pour les postes de maître de conférences. C’est des choses qui sont demandés dans les tableaux qu’il faut remplir. C’est le cas du moins officiellement. Toutefois, les professeurs font souvent encore partie d’un génération où ces éléments n’étaient pas nécessaires. Au mieux ils n’y accordent pas d’importance, au pire ça dessert, car il manquerait de la rigueur scientifique et du sérieux dans ce travail de vulgarisation. Mettre en avant un travail sur une vidéo youtube ou des articles de vulgarisation en ligne n’a que peu de poids, mais c’est en train de changer parce qu’il y a un besoin social assez important- Aussi la vulgarisation rapporte ce qui pousse les universités à s’intéresser à ce domaine. On aura donc, également avec le changement générationnel, un changement de discours et rapport face à cette diffusion.

Bryan a quant à lui une vision moins positive. Il insiste sur la tendance qui se profile, donc une réduction des postes. La distribution des postes revient sous le contrôle accrue d’une génération qui n’est pas aussi ouverte à ces méthodes. Il insiste sur un véritable mépris d’un grand nombre pour la vulgarisation. Il évoque également la question du journalisme (télévision et revues de journalisme). Le journaliste est mal vu dans le milieu universitaire et donc lorsqu’on participe à un projet journalistique, on est considéré comme complice d’un journalisme qui peut être orienté. Il arrive que les propos de spécialiste soient déformés ou incomplets au moment de passer à l’écran alors qu’au moment de l’entretien on a eu la promesse de ne rien changer.

 

Communication d’Axelle Janiak :

Elle souhaite partager son expérience d’ingénieur de projet. Elle n’est pas statutaire et donc a des conditions de travail particulières par rapport à ses collègues. Comme elle est ingénieur elle est souvent peu pris en considération lorsqu’elle rencontre de purs universitaires. Par contre, l’inverse est aussi le cas. Elle constate également une difficulté de collaboration entre les chercheurs et les ingénieurs ce qui aboutit dans un abandon d’un certain nombre de projet. Par conséquent, des projets intéressants sont soumis à des problèmes de financement, car les investisseurs se demandent pourquoi investir dans un projet (de sciences humaines) qui n’aboutit pas.
Elle-même est ingénieur de projet et donc elle doit constamment s’adapter aux besoins des chercheurs. Elle souligne les difficultés, car chercheur et ingénieur ne parlent pas le même vocabulaire. Du coup la vulgarisation des connaissances d’ingénieurs est plutôt destinée aux chercheurs. Aussi la vulgarisation pour les ingénieurs passent plutôt par des exemples et non par l’écrit comme pour les chercheurs. Pour terminer elle insiste sur l’importance du réseau que chaque chercheur ou ingénieur doit se construire afin de mener des projets et à obtenir des financements.

Questions, remarques, réflexion :

Ludmilla demande des précisions sur l’emploi du temps ainsi que la formation d’Axelle qui précise qu’elle a un master en histoire médiévale, en master d’histoire de l’art médiévale et un master en humanités numériques. Rigueur et planification sont primordiales afin de réussir la thèse mais aussi le travail d’ingénieur qui prend des heures de bureau normales, donc cinq jours sur sept.

Question de Gaëlle Perreaut : Comment elle se s’affirme et gagne en légitimité face au gens qui ne sont pas de son univers ? Axelle répond que ce n’est pas facile, mais qu’en fonction des sujets, surtout ceux qui sont très techniques, elle parvient à s’imposer grâce à ses connaissances dans ces domaines. Toutefois les descriptions de projets, très techniques et très pointus rédigées par les scientifiques, ne rendent pas toujours la tâche facile aux ingénieurs non familiers avec ces termes. En tant qu’ingénieur elle remplit un rôle de support et ne peut donc que travailler sur ce que les chercheurs lui partagent et lui rendent accessible et compréhensible.

 

Communication de Ludmilla :

Ludmilla intervient afin de parler de l’enseignement dans le secondaire. Doctorante et enseignante, elle est actuellement en troisième année et travaille sur le développement de la ville de Pavie, comme autre capitale des ducs de Milan, au XIIIe et XIVe siècle. Après les concours, elle a fait un an de stage, puis elle a commencé sa thèse. Une fois qu’elle a terminé son stage, elle reste toutefois sans poste fixe. Étant remplaçante, elle n’a aucune influence sur son emploi du temps et doit donc se débrouiller pour construire son travail de thèse autour de ses obligations de professeur. Cela l’empêche par exemple de participer au séminaire de sa directrice de recherche ou à des formations dans le cadre de son PIF. Ces remplacements sont d’une durée très variable et donc n’offre pas de cadre fixe afin d’organiser le travail de recherche. Le travail de préparation des cours prend toutefois plus de temps car on n’a pas forcément les cours pour le poste qu’on est appelé à remplacer. C’est donc souvent pendant les vacances scolaires qu’il faut préparer des cours. Comme Axelle, elle déplore que cet emploi à côté de la thèse ralentit considérablement l’avancement du travail de thèse. Elle émet une interrogation sur le nombre de formations obligatoires dans le cadre du PIF.
Dans un second temps, elle revient sur comment concilier le travail avec le travail de thèse. Elle fait notamment avec ses élèves des séances qui reprennent certains éléments de sa thèse. Par exemple elle fait une étude de cas sur Venise au Moyen Âge comme puissance commerciale. Puis elle enchaîne avec une étude de cas sur Milan ce qui permet de comparer deux régions avec deux cités marchandes : La Lombardie et la côte italienne.

Questions, remarques, réflexion :

Remarque Clara de Raigniac qui avance que la thèse est une sorte d’échappatoire pour ceux qui enseignent, car ceux-ci se rendent vite compte qu’au lycée ils n’enseignent pas du contenu disciplinaire. On enseigne quelques compétences ou comment lire un texte, mais faire sa thèse à côté permet de rester dans le monde de la recherche.

Bryan fait la remarque qu’au lycée les thésédaires sont souvent incompris par leurs collègues ou pas considérés comme de vrais professeurs de lycée. Ils ne comprennent pas que souvent les doctorants ont envie d’être chercheur et que le travail de professeur n’est qu’une voie d’attente en attendant de trouver un poste dans la recherche. Aussi il constate que certaines directions ne sont pas ouvertes aux questions de la recherche et ne facilite pas le travail du doctorants en accordant des emplois du temps convenable ou les libérant pour participant à des formations scientifiques.

Intervention de Nadia Pla qui a plutôt un parcours inverse. Elle était enseignante en lettre classique au collègue pendant 20 ans. Il y a dix ans elle commence des études en histoire et est actuellement en doctorat en histoire médiévale. Le choix de faire un doctorat vient de l’absence de stimulation scientifique dans l’enseignement au lycée. Par contre, elle est agrégée et à temps partielle ce qui lui fait « que » 12h devant élèves. Grâce à cela, elle a une journée entière de libre par semaine pour travailler sa thèse. Comme Ludmilla, elle parvient de caser des éléments de sa thèse notamment pour ses élèves de 5e ou dans les cours de latin.

Solène se demande comment gérer la fatigue avec un emploi du temps aussi chargé. Ludmilla admet que ce n’est pas facile, mais que la fatigue physique est gérable. Ce qui pèse plus est la fatigue psychologique ou morale, donc la culpabilité de ne pas avancer ou de ne pas consacrer assez de temps aux recherches, mais aussi à la préparation des cours.

 

 

 

Questes

Créé en 2001 par des doctorants de la Sorbonne, le groupe Questes est une association interdisciplinaire et interuniversitaire proposant des séminaires mensuels, organisés et animés par des doctorants médiévistes. Questes rassemble aujourd'hui plus de cinq cents personnes en France, en Europe et dans le monde.

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